Quand une échelle est trop courte pour atteindre un objet haut placé, un homme monté sur le barreau le plus élevé n’a pas plus de facilité à s’en emparer que ceux qui sont au-dessous de lui. « Il n’y a pas de différence », avons-nous lu (chapitre 3. 22) ; le juif pas plus que le Grec n’atteint à la gloire de Dieu. Personne n’y accède par l’échelle de la propre justice ; elle sera toujours insuffisante. La preuve en est que même Abraham (verset 3) et David (verset 6), qui incontestablement auraient eu le droit de se tenir tout en haut de cette échelle des œuvres, ne s’en sont pas servis pour être justifiés devant Dieu. Et si eux ne l’ont pas fait, qui pourrait y prétendre ? Pour bien démontrer que le salut par grâce n’a aucun rapport avec les prétentions charnelles du peuple juif (chapitre 3. 27), les versets 9 et 10, rappellent que le patriarche Abraham a reçu la justice par la foi avant le signe de la circoncision (Genèse 15. 6 ; 17. 24). Au moment où Dieu l’a justifié, il était encore semblable aux païens.
Pour être sauvé, il faut commencer par se reconnaître coupable, autrement dit se déclarer d’accord avec la sentence divine rendue au chapitre précédent. C’est « l’impie », et lui seul, que Dieu justifie (verset 5 ; comparer Matthieu 9. 12).