Le titre de ce psaume porte nos regards sur l’Affligé suprême : Jésus dans ses souffrances. « Il est accablé et répand sa plainte ». Mais c’est une plainte qui ne contient ni impatience ni murmure, tout y est parfaite soumission. Une plainte qui se répand devant Dieu, non devant les hommes ! Qui d’ailleurs aurait pu comprendre le Seigneur, même parmi ses disciples ?
Les versets 7 et 8 traduisent son entière solitude morale ici-bas. Un homme se sent d’autant plus seul qu’il est différent des autres. Christ a été isolé à cause de sa perfection. Ce n’est donc pas seulement à l’heure de la croix, mais durant toute sa vie qu’il a éprouvé cette solitude. Les pleurs ont été sa boisson, sa part quotidienne (verset 11). Et il n’a pas été outragé seulement dans les quelques circonstances rapportées par les évangiles. Il a été « tout le jour » l’objet de la haine de ses ennemis (verset 9). Il a connu à la croix cette fureur de l’homme contre lui-même, et, combien plus terrible encore, la colère de Dieu lorsqu’il s’est substitué à nous pour la rencontrer (verset 10). Or ce même moment est devenu pour Dieu « le temps d’user de grâce » (verset 14). Envers « Sion », mais aussi au profit de tous ceux qui croient en lui dès maintenant.