Onésime signifie « utile ». Jadis esclave inutile, il méritait désormais son nom (verset 11). Plus que cela, il était devenu un frère fidèle et bien-aimé (verset 16 ; Colossiens 4. 9). Aucun nom n’a plus de prix que celui de frère et il convient au maître chrétien (verset 7 fin ; 20) comme à l’esclave chrétien. Paul, de son côté, ne met en avant d’autre titre que ceux de vieillard et de prisonnier de Jésus Christ (verset 9). S’il n’avait pensé qu’à lui-même, il ne se serait pas privé des services d’Onésime. Mais il veut que l’occasion soit donnée : à celui-ci de rendre témoignage dans la maison où il s’était jadis mal conduit ; à Philémon de constater les fruits de cette conversion et de « confirmer son amour » (2 Corinthiens 2. 8).
Cette histoire d’Onésime, en un certain sens, est la nôtre. Esclaves rebelles, nous avons été trouvés sur notre chemin de propre volonté, et ramenés à notre Maître. Non plus pour être placés sous la servitude, mais comme ceux qu’il nomme ses frères bien-aimés (comparer verset 16 et Jean 15. 15). Paul est ici l’image du Seigneur Jésus, payant notre dette, intercédant pour nous (versets 17 à 19). Que cette épître nous enseigne à introduire dans notre vie de tous les jours le christianisme pratique : l’oubli de nous-même, la délicatesse, l’humilité, la grâce,… bref toutes les manifestations multiples de l’amour.