À sa demande, Moïse est déchargé d’une part de ses responsabilités au profit de soixante-dix anciens. Déjà, au chapitre 4 de l’Exode, Aaron lui avait été adjoint « pour lui servir de bouche » (Exode 4. 16). Il est humiliant de penser que notre manque de foi oblige souvent le Seigneur à faire accomplir par d’autres une partie de notre travail.
Les anciens sont assemblés à la Tente où l’Esprit vient sur eux. On apprend alors que deux de ces hommes, Eldad et Médad, sont restés dans le camp et y prophétisent. Josué voudrait les en empêcher (comparer Luc 9. 49). Mais pour Moïse c’est une bonne nouvelle. Paul lui aussi se réjouissait sans arrière-pensée de ce que l’évangile était annoncé même « dans un esprit de rivalité » (Philippiens 1. 15 à 18). Si Dieu nous a montré le chemin de la séparation « hors du camp » religieux chrétien, gardons-nous de juger dans un sentiment de supériorité les croyants peut-être plus pieux et dévoués que nous, qui n’ont pas compris cette séparation. Tout ce que nous possédons ou connaissons, c’est à la pure grâce de Dieu que nous le devons.
On imagine ce qu’est vite devenu l’amas de cailles sous le soleil du désert. Galates 6. 8 prévient que « celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ».