Voici Moïse découragé ! Il reproche à l’Éternel le fardeau de tout ce peuple (verset 11), lui qui, à la fin du chapitre précédent, parlait avec triomphe des « dix mille milliers d’Israël ». Certes, Moïse ne pouvait « lui seul » porter ce peuple, mais précisément il n’était pas seul ! L’Éternel lui-même portait Israël « sur des ailes d’aigle » (Exode 19. 4) et dans ses bras paternels (Deutéronome 1. 31).
Le Psaume 106 évoque ce triste épisode : « Ils oublièrent vite ses œuvres… ils furent remplis de convoitise dans le désert. Et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (versets 13 à 15). Ceci contient une vérité bien sérieuse. Quand nous insistons pour obtenir ce que Dieu n’avait pas l’intention de nous donner, il peut arriver qu’il nous l’accorde finalement, mais avec les conséquences désastreuses qui pour le peuple sont celles des versets 19, 20, 33. La consomption, nous dit le dictionnaire, est un amaigrissement et un dépérissement progressifs. Un dépérissement de nos âmes n’est-il pas bien plus grave qu’une maladie ? Que Dieu nous garde de ces convoitises « qui font la guerre à l’âme » (1 Pierre 2. 11), en nous apprenant à être satisfaits de ce qu’il nous donne… et de ce que, dans sa parfaite connaissance de nos vrais besoins, il trouve bon de ne pas nous donner.