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Le livre de Job
Chaque jour les Écritures - 3e année

Job 10. 1 à 22

Job démuni devant le regard de Dieu

« Prends-tu plaisir à opprimer ? », Telle est la question que, dans son amertume, Job voudrait poser à Dieu (verset 3). L’Écriture lui répond par un verset qu’il ne faut jamais oublier dans nos épreuves : « Ce n’est pas volontiers qu’il afflige et contriste les fils des hommes » (Lamentations de Jérémie 3. 33). À plus forte raison quand il s’agit de ses enfants.

Comme Job dans les versets 8 à 12, David au Psaume 139 (versets 14 à 16) s’émerveille de la manière dont il a été créé. Et il conclut de même : celui qui m’a ainsi « façonné,­… tissé d’os et de nerfs », me connaît jusqu’au fond de l’âme. Comment serait-il possible de lui cacher quoi que ce soit ? La lumière de Dieu, ses yeux qui scrutent le péché, voilà ce qui met Job mal à l’aise (verset 6 ; chapitre 13. 9). Il se sent devant l’Éternel comme une proie chassée par un lion (verset 16). De même l’auteur du Psaumes 139 cherche d’abord à s’abriter des regards de Dieu. Mais à la fin il en vient à désirer être sondé et connu par lui. Quel progrès quand nous en sommes arrivés là !

« Tes soins ont gardé mon esprit », reconnaît Job (verset 12). À défaut de ces soins, qui sait jusqu’où il aurait sombré ? Peut-être jusqu’à maudire Dieu ou à se suicider (chapitre 2. 9) ? Réalisons à quel point notre esprit, si vite excité ou au contraire abattu, a besoin d’être gardé par le Seigneur !

Job 10

1Mon âme est dégoûtée de ma vie ; je laisserai libre cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme,

2Je dirai à †Dieu : Ne me condamne pas ; fais-moi savoir pourquoi tu contestes avec moi.

3Prends-tu plaisir à opprimer, que tu méprises le travail de tes mains, et que tu fasses briller ta lumière sur le conseil des méchants ?

4As-tu des yeux de chair ? Vois-tu comme voit l’homme mortel ?

5Tes jours sont-ils comme les jours d’un mortel, ou tes années, comme les jours de l’homme,

6Que tu recherches mon iniquité et que tu scrutes mon péché ;

7Puisque tu sais que je ne suis pas un méchant, et que personne ne délivre de ta main ?

8Tes mains m’ont formé et m’ont façonné de toutes parts en un tout, et tu m’engloutis !

9Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner à la poussière.

10Ne m’as-tu pas coulé comme du lait, et fait cailler comme du fromage ?

11Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ;

12Tu m’as donné la vie, et tu as usé de bonté envers moi, et tes soins ont gardé mon esprit ;

13Et tu cachais ces choses dans ton cœur : je sais que cela était dans tes penséesa.

14Si j’ai péché, tu m’as aussi observé, et tu ne me tiendras pas pour innocent de mon iniquité.

15Si j’ai agi méchamment, malheur à moi ! Si j’ai marché justement, je ne lèverai pas ma tête, rassasié que je suis de mépris et voyant ma misère.

16Et elle augmente : tu me fais la chasse comme un lionb, et en moi tu répètes tes merveilles ;

17Tu renouvelles tes témoins contre moi, et tu multiplies ton indignation contre moi. Une succession [de maux] et un temps de misère sont avec moi.

18Et pourquoi m’as-tu fait sortir du sein [de ma mère] ? J’aurais expiré, et aucun œil ne m’aurait vu !

19J’aurais été comme si je n’avais pas été ; du ventre maternel on m’aurait porté au tombeau !

20Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre ? Qu’il cesse [donc], qu’il se retirec de moi, et je me remonterai un peu,

21Avant que je m’en aille, pour ne plus revenir, dans le pays de l’obscurité et de l’ombre de la mort,

22Terre sombre comme les ténèbres de l’ombre de la mort, et où il n’y a que confusion, et où la clarté est comme des ténèbres profondes.

Notes

alitt. : auprès de toi.
blitt. : un rugissant ; voir 4. 10.
cd’autres lisent : Cesse donc, et retire-toi.

(La Bible - Traduction révisée)