Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le livre de Job
Chaque jour les Écritures - 3e année

Job 3. 1 à 26

Les pourquoi sans réponse

Comme des vagues successives, sept épreuves ont déferlé sur Job. L’Ennemi (dont la haine est toujours excitée par l’amour que Dieu porte aux siens) a frappé le patriarche à cinq reprises : dans ses biens (trois fois), dans ses enfants, puis dans sa santé. Le sixième coup, particulièrement perfide, a été porté par son épouse, mais l’homme de Dieu est resté inébranlable. Vient alors la dernière de ces « sept détresses » (chapitre 5. 19), d’un côté qu’il n’attendait pas.

Trois amis se sont concertés pour faire à Job une visite de condoléances. Et ce que les assauts furieux de Satan n’ont pas réussi à produire, la démarche de ces consolateurs va l’accomplir. À ce propos remarquons combien il est difficile de faire une visite réconfortante à quelqu’un qui passe par l’épreuve, et combien il est important de la préparer dans la prière. Ces hommes sont là, silencieux, qui considèrent dans sa désolation celui qu’ils avaient connu et honoré dans sa prospérité. Leur donner en spectacle sa misère, être pris en pitié, est plus que Job n’en peut supporter. L’amertume longtemps contenue déborde enfin. En termes déchirants Job « maudit son jour », il voudrait n’être jamais né. Il souhaite la mort. Mais dans sa sagesse et son amour, Dieu n’avait pas permis à Satan d’aller jusque-là.

Job 3

1Après cela, Job ouvrit sa bouche et maudit le jour de sa naissancea. 2Et Job prit la parole et dit :

3Périsse le jour auquel je naquis, et la nuit qui dit : Un homme a été conçu !

4Ce jour-là, qu’il soit ténèbres ; que †Dieu ne s’en enquière pas d’en haut, et que la lumière ne resplendisse pas sur lui !

5Que les ténèbres et l’ombre de la mort le réclament ; que les nuées demeurent sur lui ; que ce qui assombrit les jours le terrifie !

6Cette nuit-là, que l’obscurité s’en empare ; qu’elle ne se réjouisse pas parmi les jours de l’année, qu’elle n’entre pas dans le nombre des mois !

7Voici, que cette nuit-là soit stérile ; que les cris de joie n’y entrent pas !

8Que ceux qui maudissent le jour la maudissent, ceux qui sont prêts à réveiller LéviathanA !

9Que les étoiles de son crépuscule soient obscurcies ; qu’elle attende la lumière, et qu’il n’y en ait pas, et qu’elle ne voie pas les cils de l’aurore !

10Parce qu’elle n’a pas fermé les portes du ventre qui m’a portéb, et n’a pas caché la misère à mes regards.

11Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein [de ma mère], n’ai-je pas expiré quand je sortis du ventre ?

12Pourquoi les genoux m’ont-ils rencontré, et pourquoi les seins, pour les téter ?

13Car maintenant je serais couché et je serais tranquille, je dormirais : alors j’aurais du repos,

14Avec les rois et les conseillers de la terre qui se bâtissent des solitudesc,

15Ou avec les princes qui ont de l’or, qui ont rempli d’argent leurs maisons ;

16Ou, comme un enfant mort-né qu’on a caché, je n’aurais pas été, – comme les petits enfants qui n’ont pas vu la lumière.

17Là, les méchants ont cessé leur tumulte, et là ceux dont les forces sont épuisées par la fatigue sont en repos ;

18Les prisonniers demeurent ensemble tranquilles, ils n’entendent pas la voix de l’oppresseur ;

19Là sont le petit et le grand, et le serviteur libéré de son maître.

20Pourquoi la lumière est-elle donnée au misérable, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme,

21À ceux qui attendent la mort, et elle n’est pas là, – qui la cherchent plus que des trésors cachés,

22Qui se réjouissent jusqu’aux transports et sont dans l’allégresse, parce qu’ilsd ont trouvé le tombeau, –

23À l’homme de qui le chemin est caché et que †Dieu a enfermé de toutes parts ?

24Car mon gémissement vient avant mon pain, et mes rugissements débordent comme des eaux.

25Car j’ai eu une crainte, et elle est venue sur moi, et ce que j’appréhendais m’est arrivé.

26Je n’étais pas en sécurité, et je n’étais pas tranquille ni en repos, et le trouble est venu.

Notes

alitt. : son jour.
blitt. : de mon sein.
cou : qui rebâtissent des édifices ruinés.
dou : lorsqu’ils.

(La Bible - Traduction révisée)