Dans l’Évangile de Matthieu, l’autorité de lier et de délier repose simplement sur la présence de Jésus au milieu des siens (verset ci-dessus). Dans le Nouveau Testament, le nom représente la personne qui agit selon le caractère que ce nom indique. Ainsi, Jésus dit : “J’ai manifesté ton nom (celui de Père) aux hommes que tu m’as donnés” (Jean 17. 6). Et encore : “Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu” (Jean 3. 18). Les croyants de Philadelphie reçoivent l’approbation du Seigneur parce qu’il peut dire à cette assemblée : “Tu n’as pas renié mon nom” (Apocalypse 3. 8).

Être assemblés au nom de Jésus, c’est donc être assemblés “vers” sa Personne (Hébreux 13. 13) exerçant son autorité, et selon sa pensée. Si le rassemblement, bien qu’il soit appelé de son Nom, admettait un autre centre, reconnaissait une autre autorité, ou s’opposait à sa direction, alors le Seigneur ne promettrait pas d’être présent.

Sans aucun doute, la grâce du Seigneur peut aller au-delà de sa promesse et, là où il y a de la droiture de cœur, il y aura de l’indulgence pour notre faiblesse et de la compassion pour nos manquements. Il peut même y avoir beaucoup de bénédictions là où pourtant on passe à côté de la pensée du Seigneur, car nous avons affaire à un Dieu qui connaît notre faiblesse et a compassion de notre ignorance.

Ainsi, dans les jours de la ruine d’Israël, nous lisons que certains, par ignorance, “ne s’étaient pas purifiés”, et n’avaient pas mangé la pâque “comme il est écrit”. Mais Ézéchias avait prié pour eux en disant : “Que l’Éternel, qui est bon, pardonne à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à rechercher Dieu, l’Éternel, le Dieu de leurs pères, bien que ce ne soit pas conformément à la purification du sanctuaire” (2 Chroniques 30. 18-19). Alors “l’Éternel écouta Ézéchias et guérit le peuple” (v. 20). La grâce peut et veut intervenir là où la faute est le résultat de l’ignorance, et lorsque le cœur est droit devant Dieu.

Mais nous pouvons être certains que les voies du Seigneur sont bien au-dessus de celles de l’homme, et que la grâce qui bénit en dépit de l’ignorance n’excusera pas l’indifférence à ce qu’est réellement la pensée du Seigneur. La présence du Seigneur n’implique pas qu’il approuve l’ignorance due à une négligence coupable, ou la manifestation de la propre volonté et la désobéissance de ceux qui se servent de son nom pour agir selon leurs propres pensées.