Le Seigneur est proche
La tempête se préparait au-dehors. Les préparatifs s’achevaient en hâte pour l’arrestation de Jésus, sa condamnation et sa crucifixion. Judas, qui en était informé, était assis à table avec lui, la récompense de sa trahison dans la poche. Et Jésus savait tout cela. Jamais auparavant les puissances des ténèbres n’avaient été aussi actives. C’était l’heure suprême. Les hommes n’étaient que les marionnettes sur scène, des marionnettes coupables, jouant leur rôle avec un cœur bien disposé ; mais derrière elles se trouvaient les forces du mal déterminées à briser cet homme humble, et à mettre fin une bonne fois pour toutes à leur longue lutte avec Dieu – et Jésus savait tout cela.
Mais toutes ses pensées étaient tournées vers ses disciples, et vers nous, croyants. Les disciples aimaient Jésus, mais lui les aimait davantage. C’était son désir, et non le leur, qu’ils soient réunis pour cette occasion spéciale. La fête de la Pâque commémorait la délivrance d’Israël de l’Égypte. L’agneau rôti au feu, dont ils se nourrissaient année après année, orientait les yeux de la foi vers la venue de Jésus Christ. Maintenant il était venu, et il était assis avec eux pour partager ce repas évoquant si éloquemment l’œuvre qu’il s’apprêtait à accomplir.
C’est lors de cette fête de la Pâque qu’il a institué le repas que nous connaissons sous le nom de Cène du Seigneur (1 Corinthiens 11). En l’instituant, Jésus avait en vue le temps de son absence.
Il en est de même aujourd’hui : le Seigneur n’est plus sur la terre, il n’a pas sa place dans ce monde. La politique du monde, ses cercles sociaux, ses plaisirs et ses projets ne laissent aucune place au Seigneur. En sommes-nous conscients ? Sommes-nous conscients de son absence ? Si nous l’aimons, nous ressentirons la tristesse de cette absence, et nous attendrons avec impatience le moment où il viendra nous chercher pour nous emmener dans la maison de son Père, afin que là où il est, lui, nous, nous soyons aussi (voir Jean 14. 2-3).