Les Juifs chrétiens de “la Dispersion” (1 Pierre 1. 1) à qui Pierre écrivait, comprenaient bien la comparaison que l’apôtre fait ici avec le temple, les sacrifices et le sacerdoce en Israël. Les chrétiens adorent maintenant “en esprit et en vérité” (Jean 4. 23). Le sacerdoce d’Aaron et de ses fils s’exerçait dans une maison matérielle, en offrant des sacrifices d’animaux. Le saint sacerdoce des chrétiens s’exerce aujourd’hui dans une maison spirituelle, en offrant des sacrifices spirituels, “un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom” (Hébreux 13. 15).

De la même manière que les fils d’Israël se rassemblaient dans le temple où leur adoration collective montait vers Dieu par le sacerdoce de la famille d’Aaron, l’adoration du peuple de Dieu aujourd’hui monte dans une maison spirituelle, l’Église, composée de pierres vivantes – chaque croyant, né de nouveau, scellé du Saint Esprit. Chacun est appelé à louer Dieu personnellement, “sans cesse” (Hébreux 13. 15), mais il y a aussi cette adoration collective de l’Église, lorsque les chrétiens sont réunis autour de Christ, présent au milieu d’eux (Matthieu 18. 20).

Ce que Dieu avait en vue en mettant à part le peuple d’Israël – “Vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte” (Exode 19. 6) – a trouvé son plein accomplissement par l’œuvre de son Fils bien-aimé : “Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père” (Apocalypse 1. 5, 6).

Les Israélites devaient se rassembler régulièrement dans le temple pour y apporter leurs sacrifices. De la même manière, les chrétiens aujourd’hui doivent se rassembler régulièrement, en tant que “temple saint… édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit” (Éphésiens 2. 21, 22), pour exercer leur “saint sacerdoce”. Avons-nous à cœur d’apporter ainsi ensemble à notre Dieu ce sacrifice de la louange qui le glorifie (Psaume 50. 23) ? L’adoration individuelle de chacun(e) ne peut pas remplacer cette adoration collective qui monte dans la “maison spirituelle” de Dieu. Il nous a bâtis, “édifiés ensemble”, pour que, dans chaque assemblée locale, monte de son Église la louange qu’il attend avec joie.