Le Seigneur est proche
Nous découvrons ici ce qui distingue l’appel d’Abraham de tout autre appel : c’est qu’il vient de Dieu, du Dieu de gloire. Dans ce monde, avec ses villes et ses tours qui montent jusqu’au ciel, rien ne parle de Dieu, mais tout exalte la gloire de l’homme. Le “Dieu de gloire” parle d’une autre scène, dans laquelle il n’y a rien de l’homme, mais où tout témoigne de Dieu : avec une grâce merveilleuse, il apparaît à un homme qui vivait dans un monde éloigné de Dieu et plongé dans l’idolâtrie. C’est donc la gloire de Celui qui apparaît à Abraham qui donne une telle importance à cet appel : elle fortifie la foi et la rend capable de répondre à l’appel.
Deuxièmement, nous apprenons que c’est un appel à la séparation. En effet, la parole adressée à Abraham était : “Va-t’en de ton pays, de ta parenté et de la maison de ton père” (Genèse 12. 1). Il n’était pas demandé à Abraham de rester dans la ville de Ur et de s’occuper de la méchanceté de l’homme, ou d’essayer d’améliorer ses conditions sociales, ou de réformer ses coutumes domestiques, ou d’essayer de faire un monde meilleur et plus brillant. Il a été appelé à en sortir à tous points de vue. Il a dû quitter le monde politique (“ton pays”), le monde social (“ta parenté”), et le monde familial (“la maison de ton père”).
L’appel, aujourd’hui, n’est pas moins précis. Ce n’est pas que devions mépriser les autorités qui exercent le gouvernement – elles sont établies par Dieu. Nous ne devons pas non plus négliger les relations de famille – elles sont ordonnées par Dieu. Et nous n’avons pas à cesser d’être courtois et aimables, et de faire du bien à tous les hommes selon que nous en avons l’occasion. Mais, comme croyants, nous sommes appelés à ne pas prendre part aux activités politiques du monde, ni à nous joindre aux activités d’un cercle social ou familial qui trouverait son plaisir sans Dieu.