Séparer ce que Dieu a uni dans le mariage, faisant de mari et femme “une seule chair”, c’est déchirer cette “chair” unique. Pour que l’homme et sa femme goûtent quelque peu cette plénitude de leur vie de couple à l’image de celle de Christ et de l’Église, il ne peut pas y avoir de désunion possible. Leur union, à l’image de l’anneau qu’ils se sont mutuellement passé au doigt (symbole de l’alliance de leur mariage), est continue, sans fin, sans rupture. Ils ont choisi de vivre dans l’espace délimité par cet anneau et dont ils ne peuvent pas sortir, à moins de le briser en transgressant la pensée de Dieu.

C’est à l’intérieur de cet espace sécurisé qu’ils peuvent retrouver la nudité originelle dont l’homme et la femme n’avaient pas honte (Genèse 2. 25). Nudité, non seulement physique, mais aussi morale, ouvrant leur cœur l’un à l’autre, n’ayant plus aucun secret l’un pour l’autre. Vivre ainsi dans une telle transparence nécessite de communiquer à l’autre la clé, le code secret, qui permet d’entrer dans le “jardin clos” de son intimité.

Ce jardin devient alors “son jardin”. Je me donne totalement à l’autre qui se donne aussi totalement à moi. Ce plein abandon, qui permet de goûter les “fruits exquis” de l’amour, ne peut être réalisé que dans ce lieu intime et sécurisé. Comment donner ma clé, mon code secret, à quelqu’un qui pourrait ensuite aller ailleurs et le divulguer, ou l’utiliser pour piétiner mon jardin ?

L’union que Dieu a prévue dans le mariage est une image, limitée à la vie sur la terre mais pourtant déjà si belle, de l’union éternelle de Christ et de l’Église. Elle est définitive et engage la vie entière.