Le Seigneur est proche
Il est très précieux pour moi de constater que Celui qui était avec Dieu, et qui était Dieu “manifesté en chair” (1 Timothée 3. 16), a ressenti les mêmes choses que tous les hommes. Quand il a demandé à ses disciples de veiller avec lui, il savait que le monde était contre lui. Il s’est adressé à ceux dont il avait été le plus proche, pour qu’ils soient avec lui dans cette heure particulière. Mais il n’a reçu aucune compréhension de leur part. Il a été mis à l’épreuve et a enduré jusqu’au dernier degré la souffrance de la solitude morale ; en prière, dans cette situation terrible à l’approche de la mort, il a été complètement seul. Qu’en était-il de ces disciples qui se disaient prêts à aller en prison et à la mort avec lui ? Ils dormaient ! Sur la sainte montagne, ils avaient dormi en présence de la gloire du royaume (Luc 9. 32), ils dormaient maintenant dans le jardin des souffrances terribles précédant la croix. Au moment même où Jésus leur a demandé de veiller avec lui, ils dorment.
Voilà qui montre bien nos limites d’êtres humains – ce n’était pas exactement du péché ; mais cela met en évidence la profonde solitude que Christ devait expérimenter dans ce monde : pas une âme pour souffrir avec lui, pour compatir. Seule Marie de Béthanie l’a un peu compris, mais parmi les autres disciples, personne n’a partagé sa souffrance pour l’aider à la traverser. Et pourtant, combien de ceux qui l’entouraient avaient reçu de sa part tendresse et compréhension ! Lorsque Marie répand sur lui le parfum de son amour, les disciples, intimidés par Judas, disent : Pourquoi ce gaspillage ? (Matthieu 26. 8). Que nos cœurs sont durs, parfois !
Je ne pense pas qu’il y ait un autre passage montrant une personne partageant la souffrance du Seigneur, à part Marie. Que diriez-vous de ne rencontrer dans votre entourage aucune compassion quand vous souffrez ? Ce serait terrible ! Et c’était pourtant bien ce que le Seigneur a traversé dans ce monde épouvantable, lui qui était parfaitement sensible à nos souffrances.