Quelqu’un a fait remarquer que dans ce psaume, l’auteur commence avec une vision déformée (v. 1-9), mais qu’ensuite, après avoir changé d’optique (v. 10), sa vision devient nette. Le problème de sa vision, dans les premiers versets, est en fait un problème d’ego. Il est occupé par ses prières, ses gémissements, ses plaintes, ses considérations et ses raisonnements. Aussi est-il conduit sur un chemin glissant. Bientôt, il s’interroge sur les objectifs mêmes de Dieu : “Ne montrera-t-il plus sa faveur ?” (v. 7), ainsi que sur sa bonté : “Dieu a-t-il oublié d’user de grâce ?” (v. 9).

Si nous n’avons jamais ressenti la même chose, nous pouvons tout de suite arrêter de lire. Mais si nous avons déjà connu la malheureuse expérience de l’égocentrisme, nous trouverons une douce consolation dans la simple confession du verset 10 : “C’est ici mon infirmité”. Et le psalmiste ne s’arrête pas là : il se tourne délibérément de lui-même vers Dieu ! Il se met à penser aux œuvres de Dieu, à ses merveilles d’autrefois (v. 11, 12), à la rédemption de son peuple, au rachat des fils de Jacob et de Joseph, à la maîtrise des nuages, du tonnerre, du tourbillon et des éclairs (v. 15-18).

Puis, en se déplaçant sur un terrain encore plus élevé, le psalmiste parle de la voie de Dieu “dans le lieu saint”. Là, sa grandeur et sa gloire se voient par la foi. N’importe qui peut découvrir les œuvres de Dieu dans la nature et dans l’histoire, mais l’homme de foi va au-delà de ces œuvres-là, jusqu’à la voie de Dieu “dans le lieu saint”, et il déclare : “Où y a-t-il un dieu grand comme Dieu ?”.

Aujourd’hui, certains d’entre nous ont peut-être une vision obscurcie par le découragement. Alors, centrons de nouveau notre regard en haut, en pensant à notre grand Dieu.