Selon ce que nous avons évoqué dans le texte précédent, Timothée était caractérisé par la crainte et la timidité. La source de cette crainte n’était pas en Dieu, car “Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d’amour, et de sobre bons sens” (2 Timothée 1. 7). C’est de Dieu qu’il pouvait recevoir la force, sa puissance toujours à notre disposition pour faire face à ce qu’il place devant nous, ainsi que “l’amour parfait” qui “chasse la crainte” (1 Jean 4. 18). Un esprit de sobre bon sens, c’est aussi ce que Dieu nous donne : un esprit calme, habitué à raisonner simplement en se confiant en lui. C’est ce que le Seigneur Jésus lui-même a manifesté dans les épreuves les plus profondes, et que nous voyons également chez ceux qui ont marché très près de lui.

Mais la peur peut se manifester dans des situations inattendues. Paul a dû écrire aux croyants de Corinthe : “Si Timothée vient, ayez soin qu’il soit sans crainte au milieu de vous, car il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même”. Un jeune serviteur du Seigneur peut avoir de la crainte ou trembler à la perspective de s’adresser à des auditeurs qui ne tarderont pas à échanger des commentaires critiques à son sujet. C’était le cas pour Timothée quand il envisageait d’exercer son ministère parmi les Corinthiens. Ceux-ci étaient habitués à entendre, d’une oreille critique, les enseignements d’Apollos ou d’autres serviteurs (voir 1 Corinthiens 1. 12). Ils avaient même parfois critiqué l’apôtre Paul lui-même ! Il peut y avoir des assemblées, de nos jours aussi, où les jeunes frères sont retenus de s’exprimer, par crainte de frères plus âgés trop critiques. Il peut arriver aussi que leur crainte ne soit pas justifiée, mais qu’elle soit pourtant très présente dans leur cœur.

Paul comprenait cela et il anticipait la manière dont Timothée serait reçu. Il s’assurait que les frères de Corinthe avaient appris que Timothée s’employait à l’œuvre du Seigneur, et qu’ils pourraient ainsi le soutenir dans son service. Désirons qu’il y ait plus de bergers prêts à encourager les disciples plus jeunes et à apaiser leurs craintes. Que chacun de nous se retienne de critiquer, mais que nous sachions plutôt manifester de la “bienveillance” (Galates 5. 22).