Déçu par l’échec de sa mission, aigri contre le peuple de Dieu infidèle, et centré sur lui-même, Élie avait parlé en bien de lui-même, et n’avait dit que du mal du peuple de Dieu. Il pensait être le seul à se tenir devant Dieu. Or, il devait apprendre que le Seigneur avait d’autres serviteurs pour garder un témoignage à son nom (v. 18). Aussi Élie doit-il revenir sur ses pas depuis Horeb et oindre Élisée comme prophète à sa place.

Aujourd’hui, compte tenu de la corruption croissante et de notre compréhension limitée, nous imaginons peut-être que l’œuvre de Dieu dépend d’un ou deux serviteurs du Seigneur, dévoués et fidèles, et que s’ils sont repris, tout témoignage du Seigneur cessera. Nous devons apprendre que, même si des serviteurs meurent, Dieu reste, et qu’il a ses témoins cachés qui ne se sont pas laissé entraîner au mal général.

Ceux que Dieu appelle à son service ne sont pas les paresseux, ni ceux qui recherchent leurs aises. Élisée travaillait, labourant avec douze paires de bœufs, lorsque l’appel est survenu. Dans le choix de ses serviteurs, Dieu ne se limite pas aux grands et aux nobles. Il peut se servir d’une petite servante pour bénir un grand homme (2 Rois 5) ; il peut prendre un jeune homme du milieu des troupeaux pour devenir le conducteur du peuple d’Israël (1 Samuel 16) ; il peut employer la fiancée d’un charpentier pour donner naissance au Sauveur du monde (Luc 2), et avoir recours à de modestes pêcheurs pour mettre le monde sens dessus dessous (Actes 4. 13) !

C’est sur Élisée, cet homme bien occupé, qu’Élie jette son manteau : ce geste signifiait qu’Élisée était appelé à le remplacer, en agissant dans le même esprit que lui. L’homme qui avait jusqu’ici patiemment travaillé dans les champs, va être maintenant préparé pour mettre en évidence les merveilles de la grâce de Dieu en devenant le serviteur et le collaborateur d’Élie.