À la différence de la foule, Bartimée était conscient de son besoin et de son incapacité à y répondre lui-même. Comme toujours, c’est l’âme dans la peine qui est attirée vers Jésus et qui discerne sa gloire. Il est possible que les gens parlent de Jésus comme du Nazaréen, mais seule la foi peut discerner dans cet homme humble le Fils de David, Celui dont il était dit qu’il ouvrirait “les yeux des aveugles” (Ésaïe 42. 7). L’aveugle peut ainsi “crier” et dire : “Fils de David, Jésus, aie pitié de moi !”.

Lorsqu’une âme cherche Jésus, il y aura bien souvent des obstacles à surmonter. Beaucoup auraient souhaité que l’aveugle garde le silence, et que le Seigneur ne soit pas dérangé par un mendiant (v. 48). Mais sa foi passant par-dessus tout obstacle, le mendiant crie d’autant plus fort, et dans sa grâce le Seigneur s’arrête et ordonne qu’on l’appelle. “Jetant loin son vêtement” (v. 50), Bartimée se lève et vient à Jésus. Il est bon, en effet, que lorsque nous sommes conscients de nos besoins et que nous discernons quelque chose de la gloire de Jésus, nous jetions loin notre vêtement, c’est-à-dire ce que nous pensons habituellement de nous-mêmes, la bonne opinion que nous avons de nous et de nos actions. Il faut que nous venions à Jésus tels que nous sommes en réalité, avec tous nos besoins et conscients de notre totale impuissance pour nous libérer par nous-mêmes des chaînes du péché.

Le Seigneur demande alors à cet aveugle : “Que veux-tu que je te fasse ?”, et celui-ci répond : “Que je recouvre la vue” (v. 51). Le Seigneur prend la place de celui qui agit, et l’aveugle accepte la place de celui qui reçoit. Le Seigneur reconnaît aussitôt cette foi simple. La vue est rendue à l’aveugle et il “suivit Jésus dans le chemin” (v. 52), pour être dès lors son disciple. Il n’a pas essayé de suivre Jésus afin de recouvrer la vue ; mais ayant reçu la bénédiction, il est ensuite devenu un disciple. Nous devons d’abord recevoir les bénédictions du salut et du pardon par l’œuvre de Christ, avant de pouvoir le suivre.