“Suis-moi”, dit Jésus à Philippe. “Viens et vois”, dit Philippe à Nathanaël. Ainsi se transmet l’éveil à la foi, tel un passage de témoin d’une personne à une autre, d’une génération à l’autre, comme le feu se transmet d’une brindille à l’autre. Il arrive cependant qu’une brindille ne s’allume pas au feu de la précédente ! Plusieurs parents et grands-parents se désolent de voir leurs enfants, leurs petits-enfants abandonner toute pratique visible de la foi.

L’ont-ils vraiment abandonnée ? Peut-être, comme Nathanaël, n’ont-ils pas encore rencontré personnellement Jésus ? Pour Nathanaël, au doute initial succède une conviction éclairée par son face-à-face avec Jésus. Si le message se transmet comme le feu d’une brindille à une autre, la foi, elle, ne s’allume que lors d’une vraie rencontre avec le Christ. Comme le disait une chrétienne : “Je suis chargée de vous dire le message de l’évangile, je ne suis pas chargée de vous y faire croire.”

En témoignant de sa foi, on prépare le terrain, on accueille, on accompagne, on s’efface, tout comme l’a fait Philippe envers Nathanaël. Et l’on prie pour ceux à qui on parle de Jésus.

Tel un feu qui couve sous la cendre, sans bruit ni fumée, n’attendant que l’apport de bois pour s’enflammer à nouveau, l’évangile peut rester invisible pendant toute une période de vie. La foi même d’une personne peut ainsi rester secrète ; et puis un jour, la voici qui surgit, vacillante au début mais si lumineuse !