Après avoir jeûné 40 jours et 40 nuits, Jésus a faim, car il était bien un homme semblable à nous. Satan lui suggère de se servir de sa puissance pour transformer une pierre en pain. Quel mal à cela ? peut-on penser. Mais Jésus répond en citant les Écritures : “L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu” (Luc 4. 4). Ce texte fait allusion au voyage du peuple d’Israël dans le désert. Il s’était plaint de la faim, et Dieu lui avait envoyé pour nourriture du pain venu du ciel (la “manne”). Ce pain, qui est une image de la parole de Dieu, était adapté à ses besoins (voir Exode 16).

Jésus a faim, certes, mais il ne se plaint pas. Et, dans cette occasion comme dans toute sa vie, il se confie en Dieu. Bien qu’il en ait le pouvoir, il refuse d’utiliser sa puissance pour répondre à ses propres besoins, pourtant légitimes. Ne va-t-il pas enseigner à ses disciples, un peu plus tard, de ne pas être en souci pour la nourriture, en affirmant : “Votre Père sait que vous avez besoin de tout cela ; mais cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice” (Matthieu 6. 32-33) ? Pour cet homme parfait, les choses qui concernent Dieu ont plus d’importance que la nourriture !

Adam et Ève, placés dans un jardin luxuriant, succombent à la “convoitise de la chair” en prenant le fruit défendu, “bon à manger”. Quel contraste avec Jésus qui, dans un désert et sans rien à manger, sort vainqueur de cette tentation parce qu’il dépend de Dieu pour tout !