Nous nous promenons dans un grand parc. Un espace est réservé à la location de petites voitures, et des enfants ravis s’amusent à conduire ces autos miniatures. J’entends soudain un enfant qui s’écrie : “Abba, Abba, regarde !” Ce petit garçon juif interpelle son père pour se faire admirer. Il dit “Abba” comme un autre enfant dirait “Papa”. C’est tout naturel pour lui, il emploie ce terme dans sa vie de tous les jours.

Ce que je viens d’entendre me touche, car il reporte mes pensées vers la Bible et ses déclarations extraordinaires. Elle m’apprend que, par la foi en Jésus, je suis devenu un enfant de Dieu. Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans mon cœur. Jésus s’adressait à son Père dans ces termes : “Abba, Père”. Par le même Esprit, “l’Esprit d’adoption”, j’ai le droit d’employer, moi aussi, ce doux terme d’intimité.

Si ces textes n’étaient pas écrits, qui oserait les imaginer ? Ils attestent que Dieu traite désormais comme ses propres enfants ces hommes pécheurs qui le détestaient. Il les accueille comme il accueille son propre Fils.

Cette douce intimité n’exclut en rien le respect dû à Dieu qui nous a créés, et devant lequel nous sommes si petits. Jésus lui-même s’adressait à son Père en des termes pleins de respect : “Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre” (Matthieu 11. 25). Mais quelle joie d’être ainsi adoptés définitivement. “Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu” (1 Jean 3. 1).