Devant nous, un immense troupeau de moutons traversait une vallée des Pyrénées. Le berger marchait d’un pas lent, mais son chien actif et bien dressé courait d’un côté à l’autre pour rassembler ceux qui se dispersaient. Nous étions fascinés par ses interventions persévérantes et courageuses.

Alors mon père, qui saisissait toujours de telles occasions pour en tirer un enseignement, me demanda :

– Henri, si tu devais constituer un troupeau, comment sélectionnerais-tu tes brebis ?

– J’éliminerais celles qui boitent, puis les plus faibles, et celles qui ont tendance à se perdre ou à s’éloigner du troupeau, enfin je regarderais la qualité de leur laine.

– Avec cette sélection, tu obtiendrais certainement un bon troupeau. Mais sais-tu comment Jésus, le bon Berger, fait pour former son troupeau, c’est-à-dire l’Église ? Il appelle tous les êtres humains à venir à lui. Il aide particulièrement les faibles, ceux qui sont fatigués et chargés, meurtris par la vie, les marginaux, les méprisés. Il prend en charge tous ceux qui mettent leur confiance en lui et le suivent, car il les aime tels qu’ils sont.

Telle est l’Église du Seigneur, composée de ceux qui ont reconnu devant Dieu leur culpabilité et qui ont accepté la délivrance que Jésus donne gratuitement à ceux qui croient en lui. Alors ils ont reçu une noblesse divine, celle d’être enfants de Dieu. Ils sont unis entre eux pour l’éternité par un même Esprit et ils forment ensemble un grand troupeau mené par leur bon Berger, Jésus Christ.