La Bonne Semence
Dans un poème célèbre, “La mort du loup”, Alfred de Vigny écrit : “Gémir, pleurer, prier, est également lâche”, prenant comme modèle la mort stoïque d’un loup face aux chasseurs.
Pleurer, est-ce un signe de faiblesse ? C’est ce que pensent encore beaucoup de personnes, peut-être parce que nous vivons dans un monde de plus en plus dur et insensible.
On revient pourtant peu à peu sur cette idée, et l’on admet que pleurer peut faire du bien.
En pleurant, nous acceptons de montrer notre fragilité, notre vulnérabilité, notre besoin de soutien, de secours, notre empathie aussi parfois. Pour le chrétien, pleurer revient à lancer un appel à l’aide au Seigneur, comme une prière muette. Jésus, l’homme parfait, a lui-même pleuré. Il était sensible à la misère de ceux qui refusaient l’évangile de la grâce : “Voyant la ville, il pleura sur elle en disant : Si tu avais connu… ce qui t’apporterait la paix ! Mais maintenant, cela est resté caché à tes yeux” (Luc 19. 41, 42). Puis, au tombeau de Lazare, il a pleuré à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme (Jean 11. 33-35). Le cœur du Seigneur Jésus est plein de compassion et d’amour. Il est sensible à toutes nos peines, il compatit à nos souffrances, nos misères, nos deuils, nos détresses, et le jour vient où “il essuiera toute larme” de nos yeux.
En attendant cet heureux jour, il nous demande d’être nous aussi compatissants comme lui-même l’a été, en “pleurant avec ceux qui pleurent” (Romains 12. 15).