“Enfin, j’avais trouvé et compris la vérité que je cherchais depuis si longtemps. C’est Jésus qui, à mes côtés, me protégeait et me guidait, même si je ne le connaissais pas à l’époque. Lui seul, toujours vivant, était puissant pour agir sur ma destinée. Je lui devais ma survie. Je lui devais ma vie. Je lui devais tout.”

Une chose, pourtant, retenait encore Koeun. Sur la croix, ce Jésus qu’il découvrait avait pardonné à ses bourreaux. Lui ne pourrait jamais pardonner aux Khmers rouges… Ce n’est qu’après un âpre combat intérieur qu’il accepta de renoncer à toute l’amertume et la haine qui l’avaient rempli. “J’ai soudain senti qu’un lourd fardeau était enlevé de mes épaules. Je me sentais léger. La haine et le désir de vengeance avaient noirci mon regard durant toutes ces années. Malgré l’obscurité ambiante, j’avais enfin l’impression d’y voir clair. Un sentiment de paix a alors rempli mon cœur. J’étais libre, vraiment libre. Ce n’était pas une libération physique ou politique, telle que je l’avais espérée. Mais j’avais trouvé la vraie liberté, celle qui ne dépendait pas des circonstances, celle que personne ne pourrait jamais m’enlever, que je sois enfermé entre les quatre murs d’une prison, ou que je sois un réfugié de guerre à l’autre bout du monde. J’étais désormais en paix. Libre dans mon cœur des chaînes de la culpabilité, du doute, de la haine, de tous les sentiments qui me rongeaient. Jésus, lui, était venu à moi, il m’avait trouvé, et donné sa paix.”