Ce psaume constitue une des pages les plus sombres de toute la parole de Dieu. Il n’y est question que de ténèbres et de mort. Pas un rayon de lumière n’y brille ; l’âme en détresse n’y trouve aucune perspective de délivrance. Exprimant les pensées d’Héman, un croyant, ce psaume ne nous prouve-t-il pas que nous pouvons nous aussi être croyants, et pourtant passer par de terribles angoisses d’âme pendant lesquelles le ciel nous semble fermé ? (voir Romains 7. 12-24). Un lecteur est-il troublé lui aussi, attendant que Dieu l’éclaire sur son état et lui donne – ou lui fasse retrouver – l’assurance de son salut ? Ses tourments mêmes et ses soupirs vers Dieu sont une preuve que la vie divine est en lui ; un incrédule n’a jamais soupiré vers Dieu.
« Dès le matin ma prière va au-devant de toi », dit le psalmiste (verset 14). Imitons-le : exposons au Seigneur dès le réveil les circonstances de la journée qui commence, et pas seulement celles qui nous inquiètent (Psaume 5. 4).
Dans certains versets enfin, la profondeur des angoisses, des douleurs et de la solitude porte les pensées du croyant sur celui qui a été l’Affligé suprême (par ex. versets 7 à 9 et 16 à 18).