Sous cette image terrifiante du léviathan, Dieu découvre à Job son accusateur du chapitre 1, son ennemi du chapitre 2. Un combattant doit connaître son adversaire pour ne pas le sous-estimer. Il faut que le croyant sache quelle est la force de Satan (verset 4) vaincu à la croix mais toujours actif, dont nous n’ignorons pas les desseins (2 Corinthiens 2. 11). Voyez ce qui le caractérise : sa double mâchoire (verset 5, comparer 1 Pierre 5. 8) ; son cœur dur comme la pierre (verset 15) car il est absolument étranger à l’amour divin. Il est invulnérable à toute force humaine (versets 18 à 21) et il sème l’épouvante par son arme : la mort qui a raison des hommes les plus forts (verset 17).
Mais Satan est aussi « le menteur » et le séducteur : gardons-nous bien de ses illusions (verset 10 ; Jean 8. 44 ; 2 Corinthiens 11. 14). Il attire les âmes dans le monde, cette mer bouillonnante des passions humaines, en présentant ses ressources comme une nourriture valable (la marmite) ou comme un remède aux maux (le pot d’onguent). Sous une apparence de sagesse et d’expérience (les cheveux gris), c’est à l’abîme qu’il conduit, pour les y engloutir, les insensés qui suivent son brillant sillage (versets 23, 24).
Enfin, retenons le titre effrayant qui lui est donné : « Il est roi sur tous les fils de l’orgueil » (voir 1 Timothée 3. 6).