Il ne faudra pas moins de six chapitres à Job pour établir sa propre justice. C’est trop et ce n’est pas assez ! Y en aurait-il cent que cela ne suffirait pas, car rien de ce qui vient de l’homme ne peut faire le poids dans la balance de la justice divine. Mais d’autre part, cette justification est chose faite, entièrement en dehors de ses propres efforts.
Remarquons que le fait de se justifier lui-même, revient implicitement pour Job à accuser d’injustice ce Dieu qui le frappe à tort (comparer chapitre 40. 3). De plus il se permet ouvertement de faire des reproches au Tout-puissant qui a écarté son droit et qui le tourmente sans raison (verset 2).
Il y a de l’orgueil dans cette attitude. « Je tiendrai ferme ma justice… – dit Job – mon cœur ne me reproche aucun de mes jours » (verset 6). Mais que répond la parole de Dieu ? « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1. 8). D’ailleurs, si notre propre cœur ne nous reproche rien, cela ne prouve pas que nous sommes sans péché. Dieu est infiniment plus sensible au mal que ne l’est notre conscience (1 Corinthiens 4. 4). Dans la pénombre, nos vêtements peuvent nous paraître propres tandis qu’en plein soleil (celui de la lumière de Dieu) la moindre tache apparaîtra (Proverbes 4. 18).