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Le livre de Job
Chaque jour les Écritures - 3e année

Job 7. 1 à 21

Tout est souffrance : Dieu est-il mon ennemi ?

La détresse de Job, écrasé dans son corps, torturé dans son âme, face à un Dieu dont le silence le remplit de frayeur, peut aider ceux qui, comme lui, passent par le découragement, ne comprenant pas le but de leur épreuve. Comme lui, à la fin du livre, ils n’en connaîtront le sens que par un acte de foi. Ce n’est plus à Éliphaz, mais à l’Éternel que Job adresse la fin de son discours. Il fait un bref tableau de la condition pitoyable de l’homme sur la terre. Travail harassant, soupirs, déception, misère, agitation, amertume, détresse, dégoût, vanité, sont les expressions qu’il emploie, et qui ne résument que trop bien l’expérience humaine. Mais le mot clé n’a pas encore été prononcé, celui qui est, qu’on le reconnaisse ou non, la cause première des malheurs de l’homme. Finalement Job s’écrie : « J’ai péché » (verset 20). Mais il ajoute : « Que t’ai-je fait ? », comme si le péché n’était que cela : une source de misère pour l’homme, alors qu’il est d’abord et surtout une offense à Dieu.

D’une manière générale c’est tout ce cheminement de pensée que Dieu s’efforce de produire chez quelqu’un qu’il éprouve : constatation de son malheureux état, conviction de péché et confession à Dieu.

À la question désespérée des versets 17 et 18, le Psaume 8 apporte la glorieuse réponse en présentant Christ, le Fils de l’Homme, le dernier Adam (1 Corinthiens 15. 22. 45).

Job 7

1L’homme n’a-t-il pas une vie de labeura sur la terre ? Et ses jours ne sont-ils pas comme les jours d’un ouvrier ?

2Comme l’esclaveb soupire après l’ombre, et comme l’ouvrier attend son salaire,

3Ainsi j’ai eu pour partage des mois de déception, et des nuits de misère me sont assignées.

4Si je me couche, alors je dis : Quand me lèverai-je et quand l’obscurité prendra-t-elle fin ? et je suis excédé d’agitations jusqu’au point du jour.

5Ma chair est couverte de vers et de croûtes de terre, ma peau se retire et suppure.

6Mes jours s’en vont plus vite qu’une navette, et finissent sans espérance.

7Souviens-toi que ma vie n’est qu’un souffle : mon œil ne reverra pas le bien ;

8L’œil qui me regarde ne me reverra plus ; tes yeux sont sur moi, et je ne suis plus.

9La nuée disparaît et s’en va ; ainsi celui qui descend au shéolA n’en remonte pas,

10Il ne revient plus dans sa maison, et son lieu ne le reconnaît plus.

11Aussi je ne retiendrai pas ma bouche ; je parlerai dans la détresse de mon esprit, je discourrai dans l’amertume de mon âme.

12Suis-je une mer, suis-je un monstre marin, que tu établisses des gardiens autour de moi ?

13Quand je dis : Mon lit me consolera, ma couche allégera ma détresse,

14Alors tu m’effraies par des songes, tu me terrifies par des visions,

15Et mon âme choisit la suffocation, – plutôt la mort qu’être réduit à mes os :

16J’en suis dégoûté ; je ne vivrai pas à toujours. Laisse-moi, car mes jours sont une vapeurc.

17Qu’est-ce que l’homme que tu fasses grand cas de lui, et que ton cœur s’occupe de lui,

18Et que tu le visitesA chaque matin, que tu l’éprouves à tout moment ?

19Pourquoi ne détournes-tu pas les yeux de moi, et ne me laisses-tu pas tranquille jusqu’à ce que j’aie avalé ma salive ?

20J’ai péché ; – que t’ai-je fait ? Toi qui observes l’homme, pourquoi m’as-tu placé pour être l’objet de tes coups, de sorte que je suis un fardeau à moi-même ?

21Et pourquoi ne pardonnes-tu pas ma transgressiond, et ne fais-tu pas passer mon iniquité ? Car maintenant je me coucherai dans la poussière, et tu me chercheras, et je ne serai plus.

Notes

aou : le sort d’un soldat.
bailleurs : serviteur.
cailleurs : vanitéA (voir Écclésiaste 1. 2).
dpropr. : péché avec arrogance, rébellion [contre Dieu]  ; voir 34. 37.

(La Bible - Traduction révisée)