La généalogie du Seigneur Jésus mentionne un troisième nom de femme : celui de Ruth, “la Moabite” (Ruth 1. 22).

Le peuple de Moab descendait de Lot (Genèse 19. 37), aussi était-il en quelque sorte apparenté à Israël. Mais quand les enfants d’Israël, sortis d’Égypte, sont arrivés aux frontières du pays de Moab, ses habitants ne sont pas sortis avec des vivres pour accueillir leurs frères. Au contraire, ils ont mis en place, avec Balaam, un projet de malédiction contre Israël (Nombres 22. 1-6). Dieu a alors décidé que les Moabites n’entreraient pas dans sa congrégation, à jamais, même jusqu’à la dixième génération (Deutéronome 23. 3, 4). Alors, comment une Moabite peut-elle figurer dans la généalogie de Jésus, Fils du Très-Haut ? La réponse est simple : une fois de plus, comme pour Tamar et Rahab, c’est uniquement par la pure grâce de Dieu !

Dans le livre de Ruth qui nous relate son histoire, nous l’entendons faire une belle confession de sa foi à Naomi, sa belle-mère : “Où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et j’y serai enterrée” (1. 16, 17). Par ces paroles, elle proclame qu’elle coupe à jamais le lien avec son peuple pour se réfugier sous les ailes du Dieu d’Israël (2. 12), pour le servir de tout son cœur le reste de ses jours, et pour être enterrée en Israël comme si elle était juive. Quelle détermination ! Dieu l’a ainsi acceptée telle qu’elle était.

Comme elle, nous sommes l’olivier sauvage greffé à l’olivier principal, Israël (voir Romains 11. 16, 17). La déclaration de Ruth nous rappelle que nous sommes nous aussi passés par la repentance, la conversion et la confession. Nous qui étions du monde – nous qui n’aurions jamais pu prendre part à la congrégation des saints en Israël –, nous sommes sauvés parce que nous avons entendu la bonne nouvelle du salut, parce que nous avons cru et que nous avons reconnu de notre bouche Jésus comme Seigneur (Romains 10. 9). La grâce nous a été accordée au point que Dieu devienne notre Dieu et notre Père qui “nous a bénis de toute bénédiction spirituelle” en Jésus Christ !