Marcher par l’Esprit signifie se détourner complètement de son propre intérêt, de l’orgueil, de la propre satisfaction et de tout ce qui est du moi – ce que la Bible nomme la chair –, pour fixer nos yeux sur Christ, Celui dont l’Esprit de Dieu aimerait que chacun de nous soit occupé. Cela ne suppose pas une détermination charnelle, mais il s’agit d’une véritable mise de côté de nous-même pour donner toute la valeur à ce que Dieu est et à ce qu’il a fait. L’Esprit de Dieu habite en chaque croyant, et, dans la mesure où nous nous soumettons à sa direction et à sa puissance, la chair n’aura pas l’occasion d’agir.

C’est une vérité des plus simples, mais c’est une difficulté majeure pour les chrétiens parce que notre orgueil naturel prend plaisir à s’attribuer le mérite de bien faire, au lieu de donner tout le mérite à Dieu. La chair et l’Esprit sont opposés l’un à l’autre (Galates 5. 17) ; il n’y a rien de commun entre eux. Dieu ne donnera pas sa gloire à un autre (Ésaïe 42. 8 ; 48. 11), et la chair n’abandonnera pas son égoïsme malhonnête.

Certains croyants supposent que marcher par l’Esprit est une exigence comparable aux règles de la Loi, et se donnent alors beaucoup de mal pour arriver à une telle expérience. Au contraire, ce qu’il faut, c’est la patience de la foi et se reposer paisiblement dans la présence de Dieu. L’Esprit de Dieu ne nous amène jamais à établir des règles légales pour nous guider, mais à mesure que le cœur et l’esprit sont engagés avec Christ, nous avons des critères beaucoup plus purs et beaucoup plus étendus que la Loi. Quelle douceur et quelle joie ce lieu de repos nous procure, et quel fondement parfait cela constitue pour une vie dévouée à Christ ! “Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi” (Galates 5. 22. 23) ; ces caractères résultent du fait d’être conduit par l’Esprit. Il n’y a pas, parmi ces caractères, la mention d’une grande œuvre visible, mais nous y trouvons plutôt toutes les vertus belles et paisibles. L’Esprit de Dieu place toujours Christ devant nous comme Celui qui seul doit captiver nos cœurs.