De même qu’Abel, Lot est appelé un homme juste dans le Nouveau Testament. Cependant, son histoire présente une différence marquante avec celle d’Abel.

C’est en contraste avec la dépravation des hommes de Sodome qu’il est appelé juste. En Genèse 19, quand deux anges sont arrivés pour avertir Lot du jugement à venir, les hommes de Sodome ont voulu coucher avec eux. Lot s’est écrié aussitôt : “Ne faites pas ce mal” (v. 7).

Il est évident que la position morale de Lot était connue dans la ville. Les gens disaient : “Cet individu est venu pour séjourner ici, et il veut faire le juge !” (v. 9). Il semble bien que Lot avait même atteint un certain rang parmi les gens de Sodome, car il était assis à la porte de la ville (v. 1) – là où les responsables de la cité se réunissaient pour prendre des décisions (voir Ruth 4) – quand les anges sont arrivés. Cet homme juste, dont l’âme était tourmentée par l’iniquité de la ville, désirait peut-être y apporter un changement en découvrant le péché de ces gens et en les persuadant d’y mettre fin.

Les intentions de Lot étaient peut-être bonnes, mais ses efforts étaient inefficaces. Bien des années s’étaient écoulées depuis qu’il avait quitté Abraham. Il avait probablement vécu longtemps à Sodome, et pourtant il n’y avait pas même dix autres justes dans la ville (18. 32). Ses propres gendres pensaient que ses avertissements n’étaient que des plaisanteries (19. 14). Il a dû être tiré hors de la ville corrompue juste avant qu’elle ne soit détruite, et ce qui nous est dit de lui ensuite ne met en évidence que ses craintes et ses défaillances sur le plan moral.

Dieu nous assure de la justice de Lot, mais pour autant, son expérience n’est pas un exemple à suivre. Nous ne pouvons pas convaincre les autres de vivre d’une manière juste simplement par le raisonnement ou par l’exemple. En revanche, des siècles plus tard, l’apôtre Paul, irrité par les péchés qu’il constatait à Athènes (Actes 17. 16), a agi très différemment : il a prêché Jésus et la résurrection (v. 22-31). Ce message accomplira toujours ce que Dieu s’est proposé.