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La nouvelle naissance, le baptême de l'Esprit, les dons spirituels
P. Oddon

Dire aux croyants qu’ils n’ont pas le Saint Esprit parce qu’ils ne parlent pas en langues, parce qu’ils ne sont pas ce qu’ils pourraient être, parce qu’ils ressentent de la lassitude dans le chemin, c’est les tromper ! Faire douter des promesses de Dieu, troubler les âmes mal affermies, a toujours été le propre de l’Ennemi et de ses agents1. Édifier, fortifier, affermir dans la foi, telles sont les activités qui procèdent de Dieu. Nourrissons ces brebis faibles de la Personne de Christ, apprenons-leur à marcher par la foi et non par la vue (attention, la foi qui repose sur des miracles n’est pas la foi qui sauve ! 2). Montrons-leur que si leur vie est morose, c’est parce qu’elles ne donnent pas au Seigneur la première place, c’est parce que l’Esprit qui est en elles est attristé3, c’est parce qu’elles tolèrent des péchés non jugés, des habitudes charnelles ou mondaines ; rappelons-leur que le sang de Jésus Christ purifie de tout péché et que la communion perdue peut être retrouvée. Parlons-leur de l’affranchissement du « moi », de la chair, du péché, du monde, enseignons-leur quelle est la véritable position du croyant : « en Christ » ; mais n’insistons jamais pour qu’elles fassent encore plus ce qu’elles faisaient déjà : être occupées d’elles-mêmes, de leurs faiblesses et de leurs insuffisances. Occuper les âmes d’elles-mêmes n’est pas un ministère qui vient de Dieu.

Plusieurs se servent de la question posée par Paul à des disciples de Jean Baptiste pour troubler d’authentiques chrétiens : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint après avoir cru ? » 4. Ne ferions-nous pas beaucoup mieux d’établir les âmes sur le fondement de la Parole de Dieu et de poser plutôt les questions :

  • Savez-vous ce que possède le croyant qui a accepté Jésus Christ comme son Sauveur personnel ? – la vie éternelle (et non, comme on l’entend souvent dire, une vie éternelle qui peut ne pas être éternelle).
  • Savez-vous ce que Dieu a promis à ceux qui ont mis leur confiance en l’œuvre de la croix, qui ont compris que si Christ est mort pour eux, ils sont aussi morts avec Lui, à ceux qui croient ce que l’Écriture appelle « l’évangile de notre salut » ? – le Saint Esprit ! Écoutez plutôt : « Ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut ; en qui aussi ayant cru (c’est bien votre cas) vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse » 5.
  • Avez-vous conscience d’être « en Christ » ? Avez-vous conscience que « Christ est en vous » ? 6 Savez-vous que cela est lié à la présence de l’Esprit Saint en vous ? 7
  • Pouvez-vous appeler Dieu votre Père ? – C’est par l’Esprit d’adoption que vous avez reçu que vous pouvez connaître cette relation filiale, et c’est le même Esprit qui rend témoignage avec votre esprit que vous êtes enfant de Dieu ! 8 (Beaucoup de croyants prient Dieu en lui disant : Seigneur ; cela est juste, mais il est à craindre, si cela est habituel, qu’ils n’aient jamais réalisé leur véritable relation filiale.)
  • Y a-t-il de l’amour dans votre cœur ? Amour pour Dieu, amour pour vos frères, amour pour les âmes qui périssent ? Si oui, nous pouvons affirmer que l’amour de Dieu est versé dans votre cœur ; savez-vous comment ? – « par l’Esprit Saint qui vous a été donné » 9. Merveilleuse certitude !
  • On reconnaît l’arbre à son fruit ; manifestez-vous le « fruit de l’Esprit » ? De bons fruits ne peuvent pas venir d’un mauvais arbre10.

Nous lisons dans une brochure que les trois effets du baptême du Saint Esprit (prouvé par le parler en langues) sont :

  • une vie d’adoration renouvelée,
  • un goût encore inconnu pour la Parole de Dieu,
  • une joie débordante.

Il est indiscutable que la présence du Saint Esprit dans un croyant produit normalement louange, appétit spirituel et joie, mais nous craignons que les adjectifs employés conduisent infailliblement à une analyse intérieure malsaine et décourageante.

Nous nous demandons comment les personnes qui disent aux autres qu’elles n’ont pas le Saint Esprit réagissent quand elles rencontrent des croyants qui réalisent mieux qu’elles :

  • l’adoration,
  • le goût pour la Parole de Dieu,
  • la joie que donne la certitude du salut.

Comment, en effet, jouir de la certitude du salut quand, selon le même faux enseignement, le salut peut se perdre aussi bien que le Saint Esprit ! S’il est bien certain que nous avons à persévérer jour après jour, n’est-ce pas porter atteinte à la valeur de l’œuvre de Christ que de dire : « Christ donne au croyant une vie éternelle qui, pratiquement, n’est pas éternelle (puisqu’on peut la perdre !), mais qui peut le devenir si nous sommes fidèles jusqu’à la fin ». N’est-ce pas là rabaisser odieusement la valeur du sang de Christ ? N’est-ce pas là prêcher un salut par les œuvres ? L’œuvre de Christ ne nous sauve plus, elle est juste suffisante pour nous placer sur un chemin où nous pourrons obtenir le salut par notre fidélité !

Jamais un croyant ne connaîtra la paix tant qu’il fera dépendre celle-ci de ses expériences, de ses émotions ou de sa fidélité. L’unique fondement de notre paix, de notre joie, de notre salut présent et éternel, de la présence de l’Esprit en nous, est la foi aux déclarations de la Parole de Dieu, la foi en la valeur de l’œuvre de Christ ; puissions-nous ne jamais l’oublier !

« Que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix EN CROYANT, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint. » 11

Notes

1Genèse 3. 1-5
2Jean 1. 23-25
3et comment ne le serait-il pas quand, par un faux enseignement, dont les promoteurs devront rendre compte un jour, on lui fait l’injure de l’ignorer ?
4Actes 19. 2
5Éphésiens 1. 13.
6Romains 8. 1, 10
7Jean 14. 15-23
8Romains 8. 14-16
9Romains 5. 5 ; cf. 1 Jean 4. 12, 13
10Galates 5. 22.
11Romains 15. 13.