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Formés à l'école de Dieu
J.B. Stoney

Genèse 5. 28 à 9 ; Hébreux 11. 7

L’histoire de Noé est particulièrement intéressante parce qu’elle nous présente un serviteur de Dieu sur la terre rendant témoignage devant le monde à la vanité de tout ce qui est ici-bas.

Adam n’a disparu de la scène que depuis quelques années, comme aussi Seth et Énoch. Abel et Énoch ont rendu témoignage à des principes, mais Noé est le témoin de Dieu dans une scène où ces principes ont été déclarés et méprisés. Noé est donc le témoin de la patience de Dieu, mais en même temps il avertit de l’imminence du jugement. La terre est corrompue devant Dieu, et la terre est pleine de violence : toutes les barrières entre ce qui est pur et impur sont renversées. La volonté de l’homme est le seul guide après le départ d’Énoch dont on n’a pas écouté les prophéties ; et Dieu, maintenant, dans Son support et Sa bonté, suscite un témoignage pour lui-même dans la personne de Noé.

Noé vit près de cinq cents ans sur la terre avant d’être appelé à son travail particulier. Il nous est dit qu’il est, dans sa vie parmi ceux de son temps, un témoin des vérités déjà montrées par Abel et Énoch sur la terre. Il est dit qu’il était « un homme juste », comme Abel, et qu’il « marchait avec Dieu », comme Énoch avait pu le faire. Tel est l’homme qui est appelé à manifester le nom de Dieu – c’est-à-dire ce qu’est Dieu, et ce que Dieu a déclaré Lui-même dans le monde.

Ainsi son fidèle serviteur s’applique à exprimer d’une manière nouvelle, profonde et visible, la nature de Dieu. Il est occupé de Dieu, et reçoit tout de Lui. L’homme peut perdre et abandonner sa dignité comme sa position, et cela jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de remède. Mais la vérité de Dieu et la connaissance de ce qu’Il est, ne peuvent être perdus ; tout vrai serviteur les maintient pour revendiquer le nom de Dieu et sa bonté. Lorsque des principes sont énoncés par Dieu ils le sont pour la bénédiction de l’homme ; mais quand ceux à qui ils sont destinés les méprisent et en ternissent la beauté et la valeur, il convient alors au serviteur de les faire revivre, pour Dieu dont l’honneur passe avant tout, même si l’indifférence à son égard est générale. Plus ils sont présentés de manière distincte et vivante, plus les insouciants et les incrédules sont condamnés, et plus les vrais serviteurs – vainqueurs moralement – sont honorés et bénis.

La formation est appropriée au service requis. La patience est avant tout la grande leçon que Noé doit apprendre. Énoch a eu de la patience, mais c’était dans une marche séparée des hommes. Noé doit l’avoir dans la vie pratique, en ayant affaire à des opposants. Noé a affaire aux hommes dans le travail quotidien. Il est un prédicateur de la justice qu’il possède par la foi, et par là, il condamne le monde (2 Pierre 2. 5). Il croit en Dieu, qui était moralement renié dans ce monde. Il travaille patiemment et la patience a son œuvre parfaite. Pour être une consolation et un repos (c’est la signification du nom de Noé) dans un monde mauvais, il faut que je maintienne avec patience la vérité de Dieu et la valeur de son nom. Noé, tout en rendant patiemment témoignage à la séparation qui devrait caractériser les enfants de Dieu sur la terre, prépare une arche pour le salut de sa maison, mais condamne aussi le monde pour son incrédulité et son éloignement de Dieu. Il suffit qu’il soit un serviteur patient, pour que la consolation soit la part de sa maison par ce travail même dans lequel il condamne le monde.

Dieu honore toujours le serviteur qui L’honore. « Parce que tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom,­… je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé » (Apocalypse 3. 8, 9). Quand Dieu et sa vérité (car elle a été révélée, en tout temps) ont perdu leur véritable influence morale sur les consciences des hommes, le seul moyen de restaurer cette influence, pour soi-même aussi, est de déclarer avec force : que Dieu soit vrai, et tout homme menteur (Romains 3. 4) !

Après des années de formation et de travail, Noé traverse le déluge. Noé, sans doute, est alors impatient de quitter l’arche après qu’elle ait servi à son salut. Noé a été un témoin de la fidélité à la pensée de Dieu, en opposition à la volonté propre de l’homme qui l’entoure. Il a travaillé bien des années pour construire l’arche, et maintenant il est impatient de l’abandonner, quand elle lui a assuré le salut. Dieu a été justifié, un témoignage à sa vérité a été rendu, Noé et sa maison ont été sauvés ; et maintenant il désire la quitter avant que ce ne soit le temps de Dieu.

Demeurer dans le lieu de la bénédiction est souvent plus difficile même que d’y parvenir, car ce sont souvent des choses gênantes qui nous amènent ou nous poussent à rechercher ce lieu. Mais si notre cœur n’est pas satisfait dans ce lieu, s’il n’est pas occupé des richesses de l’héritage de Dieu pour partager avec Lui ce qui fait Ses délices et Sa joie, « les poireaux et les oignons » (Nombres 11. 5) du dehors attirent notre attention. Celui qui est sauvé et béni est plus en danger d’être détourné que celui qui n’a pas d’assurance. Sa volonté est à l’œuvre, le repos même de sa conscience donne à son esprit la liberté de chercher à tirer des plans pour lui-même. Le corbeau en liberté, allant çà et là, est une illustration de l’agitation de nos esprits impatients. La colombe dicte à Noé une leçon différente. La colombe enseigne d’abord qu’il lui faut avoir de la patience. La colombe a son chez elle dans l’arche, Noé ne l’a-t-il pas ? La seconde fois la colombe revient avec un rameau d’olivier. La feuille d’olivier parle d’une plénitude de bénédiction. Et lorsque la colombe repart, elle peut alors s’attarder à l’extérieur. Le déluge a mûri Noé. Il est introduit dans une nouvelle scène où il va mettre à profit la précieuse éducation qui lui a été accordée, en offrant un holocauste à Dieu.

Après cela, Noé commence à chercher le repos et la consolation pour lui-même. Les plus grands serviteurs de Dieu ont eu ainsi leurs faiblesses. Quand nous sommes environnés de difficultés encore non aplanies, nous sommes plus facilement tournés vers Dieu, mais nous conservons nos penchants. Lorsque nous avons réussi à surmonter ces difficultés et que nous nous établissons pour notre propre satisfaction, notre faiblesse est pleinement mise à jour – (mais maudit – comme Cham – celui qui la publie !). Noé découvre ainsi combien il est fragile après tout son renoncement et son service. C’est avec cet avertissement que se termine son histoire d’une manière bien significative.